Caractéristiques du bouledogue français

Les origines des bouledogues français

Le bouledogue français n’est pas une race très ancienne, mais qui s’est formée à peine il y a plus de cent ans. Mais avant d’être ce qu’il est actuellement, il était avant tout le descendant de la famille des « molosses » qui a donné aujourd’hui plusieurs races de chiens dont les similarités sont assez évidentes. C’est toujours un plaisir de remonter vers les origines de quelque chose afin de comprendre certains traits qu’il possède à nos jours, un voyage dans le temps qui permettra d’ouvrir les yeux sur la véritable histoire des bouledogues français.

Le commencement : les Molosses

Selon les études réalisées par les spécialistes des canidés et après classification de ceux-ci, les molosses ou molossoïdes sont des types de chiens dont l’anatomie est caractérisée par un corps massif, un museau court, des babines longues et épaisses et des oreilles courtes et tombantes (pouvant aussi être droites). L’origine de cette famille remonte à des siècles selon les différents recoupements de l’antiquité alors qu’un peuple d’Épire était de même appelé Les Molosses. À l’époque d’Alexandre le Grand, il avait reçu de la main de ce peuple un chien dénommé Péritas. Les chiens de son genre étaient très réputés et avaient dans leur sang le sens de la chasse et du combat. En effet, le choix d’Alexandre 1er de faire cadeau d’un molosse à son neveu n’était pas un hasard. C’était comme un reflet de la puissance que celui-ci allait acquérir. C’est en 326 avant Jésus Christ que Péritas mourra et c’est de cette race de molosse que viendront ensuite les bulldogs qui ont donné les bouledogues français, le véritable sujet de ce dossier.

Il est difficile de trouver une description de l’apparence physique des molosses d’Épire, s’ils ressemblaient vraiment à leurs actuels descendants. Néanmoins, dans un musée britannique est exposée une statue de chien, identifié comme étant la représentation d’un chien de garde molosse dont on peut supposer qu’il ressemble à Péritas, le toutou d’Alexandre le Grand. La Fédération Cynologique internationale possède un système de classement et la majorité des molossoïdes appartiennent au groupe 2 dont ils constituent la seconde section. Cette dernière est encore divisée en deux sous-sections : les molossoïdes de type dogue et ceux de type montagne.

Des Molosses aux Bouledogues français

Avant d’entrer dans les détails, il est nécessaire de mentionner que dans l’arbre généalogique, le bouledogue français est issu des bulldogs ou bouledogues anglais dont il tire certaines particularités, comme le museau aplati et la mâchoire puissante. Il en est pareil pour le poil assez court et la robe parfois bringée. Il a de longues oreilles pointées vers le haut et rondes. D’après certaines croyances, c’est à Paris que cet animal s’est formé. Mais malgré cela, on a toujours affaire à une souche du bulldog anglais, mélangée à d’autres races descendantes du molosse. De 326 av. J.-C. (à l’époque des molosses) jusqu’en 1885, la principale mission de ces races de chiens était de servir de chiens de combat qui devaient s’opposer à d’autres bêtes comme des éléphants ou encore des lions et des ours jusqu’à en perdre la vie et ils étaient entrainés et façonnés pour cela. Mais en 1835, les combats de chiens ont commencé à être interdits par les autorités. Deux types de bulldogs ont vu le jour depuis : un de petite taille et un autre plus grand. Cependant, certains combats clandestins ont perduré encore même après 50 ans, et ce n’est qu’en 1885 que l’abolition fut complète. Les animaux qui ne combattaient pas se sont vu retirer par leur propriétaire de toutes formes d’agressivités. Les petits, alors appelés les Toy Bulldog, étaient utilisés pour chasser les nuisibles dans les maisons, commerces et locaux, puis éventuellement comme chiens de compagnon, parce qu’ils étaient petits. C’est en 1865 et en 1880, suite à la révolution industrielle, que les dentelliers anglais se retrouvèrent les uns après les autres au chômage. Plusieurs d’entre ces sans-travail arrivèrent alors dans le nord de la France avec leurs fidèles compagnons : les Toy Bulldog. L’arrivée des dentelliers anglais fut en quelque sorte les prémisses de la création du Bouledogue français. En effet, les accouplements des Toy Bulldogs se faisaient au grès du hasard avec les chiens français qui étaient déjà présents sur place comme les doguins ou même les terriers. Leur succès auprès des Français a incité les Britanniques à exporter toujours plus de ces petits Bulldogs vers la France alors qu’ils n’en voulaient plus. Et encore une fois, c’étaient les commerçants, plus précisément les bouchers, qui étaient les plus friands de cette race de chien. Les clébards étaient utilisés pour aider leurs maîtres dans certaines tâches comme faire rentrer les bêtes pour l’abattage par exemple.

Un éleveur britannique du nom de Krehl décida en 1893 d’importer en Grande-Bretagne quelques Bouledogues français qu’il présenta au Kennel Club, une organisation qui s’occupe de l’élevage, de l’exposition et de la promotion de plus d’une race de chiens.  Suite à cette présentation, de vives discussions sur la paternité de la race s’élèvent d’entre les rangs du Kennel Club. Les Britanniques estiment que la race provient de chez eux et que les Français n’ont pas su respecter le standard en transformant ses oreilles et son museau. De l’autre côté, les Français pensent que la race est légitimement française. Ils ne l’auraient pas présentée à leurs voisins britanniques s’ils n’en étaient pas absolument sûrs. Mais le Bulldog Club anglais ne l’entendit pas de cette oreille et refusa de reconnaitre la race française qu’il considérait comme des bâtards impurs jusqu’en 1899, année où il céda et accepta la paternité de la France des Bouledogues français.

Il s’agissait donc d’un long chemin avant d’en arriver à sa finalité. Les molosses furent les ancêtres des bulldogs, puis des bouledogues français. Et de la Grèce antique en passant par l’Angleterre et puis la France, le mélange a donné ce chien populaire et très prisé. Et malgré les querelles entre Français et Anglais, la France a obtenu gain de cause, mais il ne faut pas oublier que les ingrédients d’origine sont issus d’Angleterre.